
Dans les métiers de la communication, la créativité est un atout non-négligeable pour décrocher un emploi. Seulement, peut-on être créatif sur demande ? J’ai exploré mon fonctionnement et j’ai décelé certains mécanismes qui favorisent ma créativité. Je suis curieuse de savoir comment ça se passe pour vous !
Il y a quelques années, je passais le dernier tour d’un processus d’embauche dans une grosse entreprise, pour un poste en communication digitale. J’étais motivée comme jamais : c’était une opportunité rêvée pour étendre mes compétences au sein d’une grande organisation et je pouvais ainsi continuer à travailler dans un milieu plus technique, d’ingénieurs. Nous étions deux à nous présenter pour cette étape finale. J’ai préparé comme jamais, j’ai résolu le cas qui m’avait été présenté, et j’ai répondu avec conviction aux questions qui m’ont été adressées le jour J. Quelques jours plus tard, un refus. J’avais moins d’expérience que l’autre candidat (plus tard j’ai retrouvé son profil, et effectivement, l’autre candidat était très calé !), mais, surtout, le RH avait des doutes sur ma créativité.
Ah. Pour une communicante, c’est problématique.
Alors je me suis questionnée. Est-ce un travail pour moi ? Gros doute. Qu’aurais-je pu faire de plus ? Et là, d’un coup, les idées ont fusé. Des contenus se dessinaient dans ma tête pour les réseaux sociaux, pour des campagnes, pour des articles, des interviews… L’enjeu de l’embauche mis de côté, mon imagination avait fait un bond. J’en ai déduit que j’étais créative quand les conditions étaient bonnes pour moi (sans stress par exemple).
Plus récemment à l’aube d’un burnout, j’étais responsable de la rédaction d’une newsletter pour l’association dans laquelle je travaillais. Mon cerveau était vide; il ne réagissait qu’à peu de stimuli. Je n’arrivais plus à réfléchir, ni à produire du contenu original. Je me suis aidée d’outils d’intelligence artificielle pour avoir des idées, structurer du contenu, challenger les idées qui sortaient de ma tête. J’ai abouti à un résultat. Ce n’était pas la meilleure création de ma vie, mais j’avais écrit quelque chose. J’en ai déduit que je pouvais être créative avec les bonnes impulsions.
Puis, j’ai arrêté d’aller au travail. Mes journées vides, je tournais en rond. Au début, je dormais beaucoup et je m’ennuyais. Je passais le temps devant des épisodes de série (dont j’ai tout oublié aujourd’hui). Jusqu’à ce que je ne sache plus quoi regarder. Je m’ennuyais de nouveau. Petit à petit, j’ai commencé à réécrire, à dessiner, à faire du sport, à bricoler… J’en ai déduit que, pour être créatif, mon esprit devait être nourri et aéré.
J’ai recommencé à lire. Quand j’étais apte et prête. Des romans, des récits de vie, des livres sur l’art-thérapie, les couleurs… Un des livres qui m’a marqué est “Libérez votre créativité” de Julia Cameron. Elle propose une méthode en 12 semaines pour stimuler sa créativité. J’ai commencé cette lecture sans attentes. Juste parce que j’avais le temps et que le sujet m’intéressait. Dès le début, elle propose de s’engager avec soi-même. J’ai joué le jeu à fond. Moi qui, d’habitude, ai du mal avec les routines, j’ai commencé à écrire 3 pages tous les jours. Les “pages du matin”, elle les appelle. Trois pages de n’importe quoi. Je n’en espérais pas grand chose, j’aimais juste écrire et essayer quelque chose. J’ai aussi sauté quelques jours quand j’étais malade ou trop occupée, mais je n’ai pas abandonné. Les semaines ont passé jusqu’à ce que je prenne le temps de faire le point. Je me suis rendu compte que ces pages m’aidaient énormément :
- J’y déposais et évacuais le négatif, les questions, les tourments qui risquaient de me bloquer dans ma créativité.
- Les pages me servaient à structurer mes idées, et à les attraper sur papier.
- Elles m’aidaient à me mettre en mouvement, à réaliser des petites actions, chaque jour, importantes pour moi (et peu importe ce que les autres en pensent).
- Elles me permettaient de développer des idées ! Des choses dont je n’avais même pas conscience qu’elles étaient en moi.
- Leur contenu m’ont permis de révéler ce qui est important pour moi, mes envies profondes, et de le structurer.
- J’en ai appris au sujet de la puissance des affirmations positives pour sa confiance en soi (on en parle dans un autre article ?)
Tout ça grâce à 3 pages par jour. Trois pages d’écriture automatique, sans interruption. Une routine qui me place dans un état méditatif, presqu’hypnotique. J’en ai déduit que j’étais créative grâce à l’écriture de mes pages du matin tous les jours.
Avec le temps, j’ai appris que la créativité était un muscle. Sous de bonnes conditions et avec de l’entrainement, je suis persuadée que nous pouvons tous être créatifs !
Dites-moi : comment stimulez-vous votre créativité ?
